27 octobre 2014

Canaries, côté mer

Les Canaries, c’était jusqu’à présent pour nous le « détail » sur la route transatlantique. Un point de passage obligé et certainement agréable à mi-chemin avec les Caraïbes, limite on vit déjà en mode caribéenne mais pas une fin en soi.


Et bien, nous nous étions trompés. Ce n’est pas cela ! Il s’agit d’un vrai « continent » à part à entière riche en panoramas spectaculaires et en culture insulaire hispanique attachante. Mais aussi une étape de navigation nouvelle. Déjà pour les atteindre !! On rentre dans la cour des grands et on se sent petit au début face à cet Océan et cette Houle. Rassurez vous ce n’est pas catastrophique et on s’y fait très bien. C’est juste assez nouveau. Pour avoir échangé avec pas mal d’équipages ici, nous avons pu remarquer que nous étions tous arrivés à la même conclusion :
Les Canaries, ça se gagne !

Arrivée sur La Graciosa

Vent vrai : 32 noeuds ;-)

On comprend mieux à présent pourquoi des bateaux ou des équipages mal préparés arrivent ici et arrêtent là leur programme de navigation. Il faut vraiment embarquer à bord des personnes sensibilisées et qui ont envie de cette aventure car il peut y avoir des journées un peu rockn’roll.
Le trip : Tiens, cet été j’approche le bateau aux Canaries pour qu’il soit près pour la transat en novembre. J’embarque les couples d’amis non préparés qui s’imaginent en mode la croisière s’amuse  avec des plages cocotiers à l’arrivée…
On déconseille fortement !! Ne vendez pas ça à vos équipiers !!

« Situées autour du 28° Nord, baignées par le courant éponyme et soumises aux alizés de Nord Est, les îles des Canaries jouissent d’une température moyenne annuelle de 25°C dont les variations excèdent rarement les 5°. Cet archipel est surnommé les îles de l’éternel printemps ». C’est sûr vu de ce côté-là, ça ne peut être que le top, ici.

« Les paysages côtiers à l’approche par la mer alternent entre plages de sable blond, de sable noir, de galets et aussi des affleurement de roches volcaniques et des abrupts qui découpent l’horizon »
Impeccable, on va se faire de beaux mouillages sauvages.

Loin des clichés des Tour Operators, qui d’ailleurs opèrent principalement dans les villes/hôtels parsemées sur chaque île qui ressemblent plus à un décor Disney qu’aux villages canariens, nous avons découvert un bassin de navigation beaucoup plus subtil et capricieux que nous l’attendions. En effet, du fait des reliefs intérieurs culminant souvent assez (voire très) hauts ainsi que du caractère sombre des roches, des phénomènes d’accélération du vent sont réputés sur tout l’archipel. On ne parle pas des traditionnels effets dans les chenaux inter-îles mais vraiment de phénomènes caractéristiques à certaines zones. On a testé pour vous à plusieurs reprises : la prise d’un ris avant d’arriver dans ces zones s’avère fort efficace !


Prenez l’exemple de Lanzarote : navigation tranquille vers le Sud sur la côte Est. Un petit vent doux, régulier et au portant 15/20 Nœuds, bien quoi ? C’est sans compter sur l’effet de début d’après-midi d’Arrecife et son caractéristique vent de terre plus ou moins fort pendant quelques heures. On s’est donc retrouvés avec des rafales assez subites d’une bonne trentaine de nœuds. De même dans le canal entre Lanzarote et Fuerteventura, Ti’Amaraa a surfé avec des rafales à plus de 40 nœuds. On se serait presque crus de retour dans le golfe du Lion.
Autre exemple, pour remonter du sud de Gran Canaria vers Santa Cruz de Tenerife, un capitaine de ferry à donner le tuyau à des amis qui devaient faire ce tronçon pour éviter les zones les plus critiques : longer la côte ouest de Gran Canaria jusqu’à Puerto San Nicola, puis traverser vers Tenerife direct sur le pointe d’El Socorro pour ensuite remonter sur Santa Cruz en longeant les côtes.
Dans tous les cas, il faut bien sûr prendre sa météo et en particulier sur des sites locaux tels que sail.meteosim.com qui prennent en compte les spécificités de leurs îles, leurs effets de côtes avec de fortes accélérations et s’avèrent assez redoutables de précision.

Les zones noires et grises étant à plus de 40 noeuds

Et les mouillages ?
Le projet de passer ici vos nuits dans de jolies baies doit rester assez limité. La nature des fonds varie mais on tourne surtout sur des pierres, des blocs volcaniques. Il y a bien sûr quelques fonds de sable mais ils restent assez rares. De plus, ils sont souvent assez rouleurs du fait de la houle océanique qui règne dans le bassin de navigation.
Le mouillage de la Playa Francesa à La Graciosa restera pour nous le meilleur et le plus beau mouillage des Canaries, et ce, même si on a pris plus de 40 nœuds pendant 3 jours consécutifs.

THE Mouillage !!!
Nous avons aussi passé une belle escale à Arrecife sur corps mort derrière la jetée du petit port de pêche. Voici le point GPS : 28.57.2077 N / 13.32.9875 O. Cette zone est identifiée comme mouillage sur les cartes. Nous avons essayé d’y planter notre Delta 32 kg à plusieurs reprises. Rien à faire. Les blocs ronds volcaniques roulent au fond et ça ne tient pas du tout ! C’est grâce à Mat un franco-polonais sur corps mort depuis 2 ans que nous avons eu l’info qu’ils étaient disponibles et gratuits. Il est vrai que la malheureuse frite de pataugeoire jaunâtre qui flottait ne nous tentait pas trop à l’accroche. Il nous a assuré que c’était un super corps-mort. Il avait raison. La confiance n’excluant pas le contrôle. Le Cap’ a plongé pour vérifier la taille des blocs. Effectivement, Madame frite était reliée à 2 énormes blocs de béton. On a dormi sur nos 2 oreilles. Et beaucoup plus au calme qu’à la marina d’Arrecife éternellement en travaux depuis de nombreuses années….et fort chère.

Arrecife sur corps mort

On était le seul bateau de voyage


Parlons des ports ?
Chaque île en propose plusieurs. Il y a deux catégories. Ceux qui sont en gestion publique (municipale) comme à Las Palmas où nous avons payé 13€/nuit (eau, élec, wifi compris). Et ceux qui sont en gestion privé où les prix, la qualité des services et la possibilité de rentrer en cata varient beaucoup. Nous avons testé la marina Rubicon à Lanzarote et Santa Cruz à Tenerife. Elles sont toutes les 2 aux alentours de 30€/nuit pour le Lagoon 39 avec eau et elec. Le Wifi est une bête curieuse qui  joue souvent la fille de l’air dans ces marinas. Soit les places sont trop loin du hotspot (d’où l’achat des antennes) soit dans certaines marinas comme à San Miguel (Tenerife) il faut aller au café du coin…

Ti'Amaraa arrivant à la marina Santa Cruz de Ténérife

Marina Rubicon Lanzarote

Muelle Deportivo Las Palmas Gran Canaria

D’une manière générale, en catamaran, il faut bien se renseigner voire réserver avant sa place car certaines petites marinas ne disposent que peu de places pour multicoques (comme Puerto Mogan à Gran Canaria). Préparez vous aussi dans ces petits ports à l’escal...ade.
Oui, oui, vous avez bien lu. Les places cata sont souvent contre les quais bétons et avec les amplitudes de marées ça donne ça pour aller à terre … expérience vécue par nos amis avec leur Lagoon 450 à Puerto Mogan (merci pour les photos)

Marée haute : jusque là tout va bien


Marée basse ... No comment :-)

Nous n’avons bien entendu pas fait escale dans toutes les îles, ni tous les mouillages, ni tous les ports. Il ne s’agit que de notre vision partielle de l’escale aux Canaries. Nous avons beaucoup aimé cette escale même si Ti’Amaraa a dû y attendre sagement au port le retour des alizés, et la disponibilité de l’équipage. Venez aux Canaries et si vous pouvez prévoyez d’y rester un peu. Il y a tellement d’îles et de beauté à découvrir. C’est fort dommage de ne les voir que comme une escale technique éphémère avant de traverser. Mea Culpa !


A suivre, un article Canaries côté terre (comme d’hab) avec là aussi nos impressions sur les sites que nous avons vu . Et pour ménager le suspens nous ne dirons qu’un mot :  Waouuuuu

22 octobre 2014

11 000 litres

Non, ce n'est pas le stock d'avitaillement en liquides en tout genre, ni le niveau de production du dessal ... Ceux sont les abats d'eau que nous avons pris en une seule après midi bien amarrés à Santa Cruz de Tenerife il y a quelques jours.



Une bonne semaine que les gribs et autres prévisions météo annonçaient une journée grise et pluvieuse, mais personne ne s' attendait à ce déluge.
En une demi-année c'était les premières pluies pour Ti'Amaraa, et pas des moindres : plus de 140 litres aux m², plus de 2 000 impacts de foudre, électricité coupée pendant des heures dans toute l'île... À côté le test en piscine et jets d'eau de l'usine Lagoon de Belleville fait mine de pipi de chaton. On confirme nous sommes étanches ! Test Waterproof : OK !!

Notre cata a dansé la lambada pendant 2 jours du fait de la houle de sud assez violente qui entrait dans le port. Déambuler sur le ponton laissait une sensation étrange de retour de soirée trop arrosée, de vrais montagnes russes.
Quand la pluie s' est enfin calmée,  nous sommes tous sortis de nos cockpits tels des suricates curieux.  L'eau du port était proche d'un fleuve amazonien charriant troncs, déchets et autres objets non identifiés. Une forte odeur de terre envahissait la marina. On s'est checkés les bateaux mutuellement. Puis est venu le moment de l'entraide entre capitaines : ajuster une amarre, s' occuper d'un bateau non occupé...Quelle belle solidarité !
Bon voilà,  ça s' est passé. La nuit restera houleuse mais rien de bien méchant.





Ce n'est que le lendemain matin en allant faire nos courses dans Santa Cruz que nous réalisons l'ampleur des dégâts à terre. Les torrents de boue dévalant des montagnes ont investi toutes les rues. Les maisons, les commerces sont inondés.  Les belles plantations littorales sont déracinées. Notre plage préférée Las Terecitas est massacrée. Nous nous éclipsons pour ne pas jouer aux mauvais badauds. La détresse des autres ne nous amuse pas du tout.

Samedi après-midi ...

Samedi après-midi ...

Lundi matin ...

De retour à la marina,  un voisin nous apprend que la foudre est tombée sur un bateau dans la darse du nord, qu'il n'y avait personne à bord...et que le bateau a brûlé... La darse du nord !! C'est justement là que nos amis ont laissé leur cata le temps d'un séjour en France !!!
On saute dans le premier bus pour la Darsena Pesquera. Et ouf, Milpat est sain et sauf.
L'incendie a eu lieu quelques metres plus loin. Contre toute attente c'est une vedette de 12 mètres et non un voilier qui a été foudroyée et totalement calcinée. Il ne reste plus que le fond de coque et les moteurs. Ça fait froid dans le dos...

Nous suivons à présent cette dépression de près car elle pourrait prendre le chemin des Antilles. Nous avons une pensée pour nos amis navigateurs déjà là-bas et en particulier pour Timacle qui panse ses plaies suite au passage du cyclone Gonzalo.

Merci à tous pour vos messages. Ne vous inquiétez pas. Tout va très bien à bord. Ti'Amaraa est très bien rincé.




19 octobre 2014

A mettre dans vos cartons

6 mois déjà que notre Ti'Amaraa nous a été livré... 
Certains nous demandent un bilan quant au bateau et aux options choisies. C'est peut être un peu tôt.... mais bon puisque vous insistez :-)



Sur le site www.tiamaraa.fr,  à la rubrique "Le bateau" vous trouverez la liste des options initialement installées. Nous nous servons de TOUT et TOUT fonctionne et est utile.
Seul hic :  le dessal qui a encore fait des siennes ces jours-ci et totalise 3 pannes en 6 mois pour moins de 20 litres d'eau produite. Beau score!!! Heureusement que le SAV est toujours présent et réactif à chaque demande. Comme nous l'avons écrit au distributeur Sea Recovery vu le ratio prix/litres produits pour le moment on devrait boire du Champagne millésimé au robinet... Mais bon, pas de conclusion hâtive,  il est entre les mains d'un technicien qui semble décider à venir à bout de l'histoire... to be continued...



Nous avons embarqué de nombreux autres accessoires. 
Voilà la liste de ceux qui nous semblent très utiles voire indispensables à bord.
Amis futurs propriétaires, à vos cartons !!!

* Notre générateur Honda 1000W : pour faire les compléments d'énergie car pour nous la théorie du bateau autonome avec 600 W de panneaux solaires n'est pas encore vérifiée (cf l'article ils ont fait le job à l'escale). Les appoints par le GE sont obligatoires surtout en nav' sous voiles, lorsque l'on ne veut pas allumer les moteurs et que Nestor (le pilote auto pour ceux qui suivent) casse la croûte. De même, quitte à vous décevoir et à casser le mythe, mais toutes les journées à l'escale ne sont pas inondées de soleil...
Nous n'avions ni la place ni les moyens de prendre l'option GE Lagoon intégré. Si vous le pouvez, faites le.

* TOUS les outils et autres produits d'entretien tels que la graisse Belleville graphitée (elle résiste à l'eau de mer à 120°C), la graisse Belleville silicone (pour graisser les joints des hublots), du silicone en bombe (pour graisser TOUTES les fermetures éclairs qui ont tendance à gripper), de l'huile de teck (pour entretenir les accessoires bois : balcons...)...
Ti'Amaraa est équipé d'un compresseur d'air de 8 bars avec réserve type bricolage. Vous ne pouvez pas vous imaginer le nombre de fois que l'on s'en sert ! ( nettoyage filtres aspirateur, maintenances diverses, agrafeuse pneumatique...). Et sous la totale responsabilité du Cap, un système de fourniture d'air pour plonger sous le bateau sans bouteille et ainsi éviter des "regonflages" réguliers et fastidieux des blocs.
Un autre appareil hyper utilisé : un petit nettoyeur haute pression d'une centaine de bars. On vous raconte pas la qualité du boulot de nettoyage du pont. Entre sel et poussières volcaniques, notre pôvre monture a souvent une mine grisâtre que nous ne pouvons tolérer longtemps.
A utiliser tout de même avec précaution parce que 100 bars, ça envoie du bois !
Un petit plus, n'hésitez pas à emporter de la colle epoxy, des taquets de bois, de la mousse de calage, du Roacell, des bacs en plastique... enfin tout ce qui permet de ranger, d'aménager "sur mesure". Le fait de penser que les rangements initiaux sont les bons est illusoire. Nous avons dû au fur et à mesure changer une bonne dizaine de fois l'organisation du bord en fonction de la nav, de la praticité et du poids par exemple.

* Deux échelons de mât : oui mais en haut ! à environ 1,30 m du top (sauf pour les capitaines basketteurs... hauteur de pattes à valider). Une idée glissée par le capitaine de Pia à Las Palmas. Ayant malheureusement eu un contact trop serré avec un orage, toute l'électronique de son cata a flashé. Il a dû passer des mois à tout remettre en ordre. Ces 2 échelons sont parfaits pour faire les maintenances de haut vol "confortablement". Testé par le Cap'. Il travaille à 20 mètres de hauteur comme sur un établi. Nous les avons fait poser à Las Palmas.

* Une deuxième ancre : le Lagoon 39 est équipé d'un second davier. Nous avons investi à Tenerife dans une ancre type Delta (Maxset 16, thanks Matthias for the information) de 16 kg pour second mouillage de sécurité et/ou pour empenneler, histoire que l'on dorme sur nos 2 oreilles.

* La potence pour le moteur hors bord : juste parfaite pour deplacer le Honda 10cv de sa chaise à l'annexe (et inversement) sans MALC. Nous l'avons faite réaliser sur mesure à La Rochelle par AFEP MARINE.

* 2 petites radio numériques : pour se parler d'un bout à l'autre du bateau sans crier (et ben vvvoui c'est grand un 39 m'ssieurs, dames), pour poser ou lever l'ancre, pour communiquer lorsque l'on est en haut du mât...ou tout simplement sur un bateau copain ou sur l'annexe sans exploser son forfait de tel portable. Croyez nous c'est bien pratique et bien moins cher que des petites vhf.

* Antennes Wifi : on a dédié un article ("on est des pirates") à ce sujet. On confirme il faut bien les 2 : directionnelle et omnidirectionnelle. Sans la première, on ne pourrait pas publier cet article en direct du cockpit. A Las Palmas comme à Santa Cruz des boutiques spécialisées bien achalandées on l'habitude des navigateurs de passage (Viratel, Nalber informatica).

* Le matériel de plongée : Que ce soit pour inspecter ou nettoyer coques et hélices ou pour aller décoincer une ancre récalcitrante, il nous semble indispensable d'avoir bloc(s), plombs, stab, combi, détendeurs etc à bord. Nous avons même un troisième détendeur équipé d'un flexible d'une vingtaine de mètres.  Pourquoi faire? C'est tout bête : de la maintenance (encore et toujours) mais cette fois en mode moins encombré car la bouteille reste à bord ou on se connecte sur le compresseur. Pas mal non ? Super pratique pour passer le waveblade (cf article et vidéo sur cet équipement). Il y a aussi une connotation sécurité à cet équipement. En effet, en cas de prise de bout dans une hélice, la mise à l'eau peut être très rapide et efficace. D'autant plus que, comme ça arrive toujours la nuit tant qu'à faire, nos 2 coques sont équipées de LED pour pouvoir "bosser" le plus agréablement possible...

* Autre "outil qui ne chôme pas" : notre machine à coudre. Des moustiquaires,  des protections pour les défenses,  des housses pour les winches ... On trouve dans chaque escale (pour le moment) des boutiques, des merceries avec du tissus, du velcro, du skay au mètre pas très cher. Et oui, on coud encore par ici...

* Côté Vie à bord : Préférant se garder pour plus tard l'expédition "à la recharge DU remplisseur de bouteilles de gaz", nous utilisons beaucoup en marinas nos accessoires de cuisine électriques portatifs achetés pour suppléer aux équipements à gaz du bateau : plaque cuisson, plancha, cuiseur vapeur,  bouilloire, micro-ondes ... Une belle économie réalisée sur le poste gaz en 6 mois. Yes! (Ça fait au moins un poste budgétaire à la baisse...)

* Côté avitaillement : pour le moment nous avons géré sans livraisons à bord. Tout avec nos vélos pliants b-fold7 et quelquefois le caddie en remorque. Nickel!

* Sécurité : Ti'Amaraa est équipé d'une alarme intérieure. On vous avez aussi parlé de notre super caméra extérieure reliée à la télé dans notre cabine installée cet été. Elle est tellement bien...qu'on nous l'a arraché une nuit au port de Las Palmas.  Pas cool...On nous a rien volé d'autres...juste la caméra. 
Le Cap' a pris les abeilles comme on dit par chez nous...et en a réinstallé une autre mais cette fois ci encastrée dans la poutre supérieure du cockpit derrière une vitre en plexi maouss costo.  Et comme l'essaim ne l'a pas quitté,  il a installé un détecteur de mouvement avec alarme sonore ainsi qu'un petit spot à Led avec détecteur de mouvement zaussi ....Allez revenez, mouvez mouvez....on vous attend. En plus les manivelles de winches sont dedans à présent. Gnak gnak gnakkkk....bonggg!
Enfin, tout cela pour dire que comme dans nos villes et campagnes on n'est pas à l'abri des petits larcins.  Alors prévoyez des antivols, des cadenas, de la chaîne.  Il faut tout attacher tout le temps et penser à fermer à clé les coffres extérieurs du bateau.

* Pour finir, si le Cap a domestiqué une compagnie d'abeilles lors de l'épisode "caméra cachée"...la Cap', elle, c'est avec les insectes rampants qu'elle n'entretient pas mais pas du tout de bonnes relations. Sous ces climats chauds, des compagnies fort peu sympathiques de cafards pullulent à terre et sur les pontons !!! Nous avons même surpris un de leur compatriote venu en éclaireur un soir sur les jupes arrières. ALERTE GÉNÉRALE !!!! Nous avons bien à bord une seringue de Goliath Gel, le fameux produit super concentré, l'exterminateur en chef. Mais bon, pour un seul entraperçu dehors ça faut peut être pas le coup de sortir l'artillerie lourde. On s'est donc mis en quête de produits dans les supermarchés locaux : en poudre, en gel... ça ne manque pas. Ici c'est un peu comme les fourmis chez nous. Faut juste s'y habituer.
Pour la petite histoire, "Cafard" en espagnol ça se dit "Cucaracha"... Vous n'écouterez plus jamais cette ritournelle sans penser à nous.

Ainsi ce termine notre premier bilan sur les équipements. Si nous avions un conseil à donner aux futurs voyageurs :
- soit vous débuggez au maxi votre bateau en France tant que vous avez les techniciens (et la garantie) à portée de main et vous partez en voyage sans trop d'escales techniques.
- soit prévoyez une escale technique aux Canaries pour faire le point. On y trouve presque tout, et on peut s'y faire envoyer le reste ... avec un peu de self-control compte tenu des opérations et délais douaniers.

Allez, hasta luego ...

14 octobre 2014

Histoire de signes

Il y a deux ans presque jour pour jour nous réalisions un rêve...


Après des années de réflexion, une mauvaise fracture, des opérations chirurgicales lourdes, de longs mois de rééducation et de préparation, nous atteignions les 5 545 mètres d'altitude nous permettant de tutoyer le toit du monde : L'Everest !!!


Ce voyage a littéralement transformé, bouleversé notre vie. Cette expérience nous a permis de découvrir le fondement de l'Humain.
Nous sommes revenus admiratifs de ceux qui n'ont rien et qui vous offre tout. Mais aussi, profondément déçus par ceux qui ont tout et qui passent leur énergie à compliquer leur quotidien, et celui des autres... Tous ceux qui bien cachés derrière leurs bureaux, remplis de théorie, sont in fine bien dépourvus lorsque la situation se complique et qu'il faut faire FACE.

Forts de cette expérience et des embûches que la vie à mis sur notre route à notre retour, nous avons été contraints de prendre un nouveau cap et suivre notre deuxième rêve : partir en bateau en réorganisant notre vie. Ce n'est pas une punition, loin de là !!! Il faut croire en ses rêves. Et surtout ne jamais perdre de vue que même lorsque l'on semble être au fond de la piscine, il y a toujours la ressource au fond de chacun pour n'en retirer que le meilleur.

Nous voilà donc deux ans après cette ascension inoubliable, au bord de l'Océan Atlantique, une côte, une plage ... rien qui ne devrait nous remémorer ses moments forts...et pourtant ...
Au détour d'une "punta", nous tombons nez à nez avec un champs de cairns. Les mêmes que ceux que nous avons suivis pendant des semaines au Népal. Sauf que ceux là sont dressés fièrement face à Ouest ... face à notre horizon.




Nous avions laissé les nôtres à 5000 mètres.






Nous en refaisons un autre face aux 4 000 kilomètres qui nous attendent.


Certains n'y verront rien.
Nous aimons croire qu'il n'y a pas de hasard, il y a des rendez-vous, pas de coïncidences.
Notre vie est là et là-bas.
Nous voguons vers notre avenir avec beaucoup d'humilité face aux éléments mais avec l'amour nécessaire pour traverser les océans après avoir gravi des montagnes.
Nous n'oublierons jamais le conseil d'un guide croisé là-haut :
"Une montagne, ça se monte avec le cœur"
Ça va le faire ...


6 octobre 2014

Évolution du blog

Juste un petit message pour vous dire que suite à  des demandes reçues de lecteurs, nous venons d'intégrer un moteur de recherche au blog.
Merci pour cette suggestion.  Il est vrai que ça commençait à manquer.




Vous le trouverez en haut à droite de la page d'accueil en mode d'affichage web.

Il suffit de taper le mot clé et hop les articles précédents traitant du sujet apparaissent.

N'hésitez pas si vous avez ce genre de remarques,  on étudiera et on fera les modifs dans la limite de nos compétences informatiques ...

Sea you,

4 octobre 2014

Bref, on est partis pour Tenerife



On était tranquilou au port de Las Palmas quand la secte des ARCistes a déboulé.
Tout snobisme dehors, on passait pour des gueux : "Ah ... vous ne faites pas l'Aaaaaaaarc !"
Alors,
Il m'a regardé, je l'ai regardé
Je l'ai regardé, il m'a regardé
Et on s'est dit : "On va partir pour Tenerife"
Start fixé pour le lendemain.

2h30, alors que le sommeil a pris le dessus sur l'excitation, un membre de la dite secte décide de venir faire des manœuvres d'approche et de s'amarrer dans le micro-espace entre nous et le bateau voisin.
Et là, on se dit :
1- On va le tuer
2- On va lui expliquer à quoi sert un ponton d'accueil quand on arrive à 2h du mat
3- Put***, il a tapé ce con, on va vraiment le tuer
4- On va vraiment partir pour Tenerife

4h du mat : Go !!
Tous les fichiers météo annoncent 15 à 20 Nœuds de vent.
On prend 40 Nœuds ...
La mer s'éclate,
Ti'Amaraa s'éclate,
Éole s'éclate,
Le Cap' s'éclate,
L'estomac de la Cap' s'éclate (après 2 mois à terre, il fallait s'y attendre)
Bref, tout le monde s'éclate !

On passe le cap nord de Gran Canaria. les conditions deviennent plus confortables.
La Cap' sort progressivement la tête du seau et le range définitivement.
Ça, c'est fait.
Allez, on va pouvoir profiter à 2.

Bip, Bip, Biiiiiiiiiiiiiip
C'est quoi cette alarme dans le carré ?
Le baromètre électronique : "Alerte ! Vent fort !"
"Ah, OK. merci. On a vu"
(Note pour plus tard : vérifier le réglage de ce put*** d'engin)
On retourne à l'extérieur.

Bip, Bip, Biiiiiiiiiiiiiip
Encore !!! Fais ch*** ce truc...Ah non, c'est pas lui.
"Alarme tension du bord : 12,5 V" ???
C'est nouveau ça ? 12,5, c'est une bonne tension.
Qu'est ce qui lui prend à Ti'Amaraa ?
On reset. Ça disparaît, ça réapparaît plus. Mystère ?

Bon, on va pouvoir profiter un peu maintenant ?
Et non...
C'est les Pik Piq Pic qui s'éclatent en vomissant leur terre sur l'étagère.
Pas cool ...
(Note pour plus tard : trouver une autre place pour les Pik Piq Pic)

Bref, on est arrivés à Tenerife




Un grand merci à Regina & Matthias qui nous ont attendu sur la jetée du port pour immortaliser notre arrivée.