27 janvier 2016

Houle et Surprises


Cela fait une petite quinzaine que nous voguons en solo loin des "cyber-ondes". Enfin pas si seuls que ça... Madame Houle DeNord (une aristocrate c'est sûr) s'est associée à Monsieur Bonnesurprise pour faire et défaire notre programme initial...à bon essiant.

Au départ de Pointe à Pitre, jusqu'au dernier moment, deux options de route nord sont restées à l'étude: côte au vent ou sous le vent ?
À l'étude des fichiers météo, les paramètres de vent invitaient à partir côté Atlantique.
Cependant, la fameuse dépression subtropicale transformée en Ouragan Alex sur les Açores a laissé sur son passage cette fameuse aristo.
Après un tour de l'île par la route avant le départ et une réunion de l'équipage, à l'unanimité (2 voix contre... heuu... 0), nous décidons de passer comme l'année dernière par la côte Caraïbe. Certes, nous aurons moins de vent mais nous serons à l'abri de cette houle qui s'amortit progressivement.

Nous avons choisi de faire escale au niveau de la réserve Cousteau, les mouillages encombrés en février d'Anse à la Barque et de Deshaies ne nous ayant pas laissé de souvenirs transcendants...
D'après notre guide nautique, il y aurait quelques rares bouées (jaunes) à disposition des plaisanciers au coeur de la réserve Cousteau aux abords de l'ilet Pigeon.
Lors de l'approche, nous découvrons bien 3 bouées jaunes perdues au milieu d'une multitudes de blanches (réservées aux professionnels du tourisme).


Une est disponible. Il est précisé qu'elle peut être utilisée par des bateaux jusqu'à 12 mètres. Ça tombe bien Ti'Amaraa affiche 11,74m sur ses papiers.
Oui mais... bof...
L' espace entre les bouées est riquiqui. La faiblesse du vent fait que les embarquations tourniquotent dans tous les sens. Elle ne semble pas adéquate pour notre cata.
L' ilet est aussi abordé par une armada de kayaks et autres snorkellers tout droit débarqués... au moins de Mars au vu de leurs équipements hightech à faire pâlir le bonnet du commandant de la Calypso... 
Re...bof...
Oui mais l'eau est d'une clarté attirante, les fonds et les poissons sont des appels à la baignades.
Re réunion de l'équipage, re votes (on a un boulooo !).
Nous poserons donc Ti'Amaraa au mouillage de la Pointe Malendure (juste en face des ilets) et nous reviendrons avec notre ti Ti'Amaraa. Lui sera à son aise sur la bouée jaune, et nous bien plus tranquille pour barboter.
14h30 nous mouillons au large des 3 à 4 bateaux de voyage présents. On va être bien ici pour deux nuits.
C'est sans compter sur la horde des bateaux de loc déboulant dès 16h. Les manoeuvres sont hasardeuses pour certains. Notre cata semble être une balise d'approche car instincts grégaires aidant, il est en quelques minutes cerné par des équipages anglo-yankees.
Il fut un temps cela nous gâchait un peu la soirée d'avoir un cata de 60 pieds posé littéralement SUR notre ancre à moins de 30 mètres de notre étrave. (tellement dessus qu'il sectionnera notre bouée de mouillage en repartant grrr).
Comme il disait dans la pub: "ça c'était avant". À présent, cela en vient presque à nous amuser. Surtout lorsque l'on suit l'évolution inversement proportionnelle de la lumière du jour et de leur taux d'alcoolémie. Il est certain qu'ils vont bien dormir. Heureusement que le fond de sable  est de bonne tenue... L'essentiel est qu'ils passent de bonnes vacances ;)).

La deuxième nuit sera nettement plus calme, nos voisins, qui n'ont pas le temps de s'attarder, sont partis faire profiter de leur musique Country et de leurs couvre-chef de Cowboys dans une autre Anse. Thanks :))

Bon, vous vous demandez: Monsieur Bonnesurprise, il intervient quand ??
Dès que l'on a mis la tête sous l'eau au sein de cette Réserve Cousteau. Ce n'est pas surfait.
Il s'agit d'un véritable aquarium grandeur nature. À portée de palmes, il est facile de passer l'après-midi en compagnie d'énormes poissons perroquets aux coloris arc en ciel flamboyants, des poulpes timides, des balistes étincelants, des poissons coffre aux expressions dignes de films d'animation, des bancs de poissons multicolores traçant leur route parmi éponges et gorgones majestueuses sans se soucier un instant de notre présence.
Un festival offert par Dame Nature.
Comme l'on comprend l'interdiction de mouiller, de pêcher ou de chasser dans la zone, ce serait tellement dommage.
Ilet Pigeon et ses alentours viennent de décrocher leur place dans le Top 5 de nos coins préférés pour jouer du tuba avec les Tobago Cays, Mayreau, Grande Anse d'Arlet et Tobago.
D'ailleurs, le virus nous a repris... Une forte envie de plonger à nouveau !!!!
Cependant, une fois de plus la météo prime. Chers compagnons sous-marins ne bougeaient pas. On revient dans quelques semaines.

Une belle journée nous attend en effet dès le lendemain avec un vent modéré d'Est: idéal pour parcourir la cinquantaine de miles qui nous séparent d'Antigua.
En 7h30, nous sommes rendus. Nous glissons le long d'un littoral bordé de plages de sable or sans fin avec l'impression de voler sur un lagon turquoise comme un avant-goût de la Polynésie, chère à nos coeurs. 
Quelques hôtels de luxe ont investi des points de vue avec beaucoup d'harmonie et de discrétion.

Nous naviguons sous voiles plusieurs heures par un souffle d'air doux dans 4 mètres d'eau à travers toutes les nuances d'azur.
Instant assez magique !




Initialement, nous ne pensions pas nous arrêter à Antigua (déjà visitée en février dernier) mais filer directement sur Saint Barthélémy via Barbuda.
C'était sans compter sur le faire part envoyé par notre aristo via les ''appels à tous météo '' du Cross sur le 16. La voilà de retour pour 2 jours. Notre route étant justement plein nord et n'étant pas pressé si on peut éviter 2m de creux de face, on s'en passe.
Jolly Harbour sera donc notre refuge. Ce port est un complexe lacustre où des bras d'îles artificiels ont été aménagés pour permettre la construction de villas individuelles avec dock privé. On y découvre tous types de maisons, de bateaux, de docks.



De nombreux retraités anglais, américains et canadiens y coulent une ''step three'' paisible. On est bien loin de Falmouth Harbour et de ses marinas jetset.


Ti'Amaraa patientera tranquillement à l'entrée de la marina au mouillage calme sur 1,70 m d'une eau couleur émeraude laiteuse avec vue sur une plage déserte où virevoltent de belles frégates.
Serions nous posés dans un décor de cinéma ? 
Suivant l'orientation du soleil, l'eau passe du bleu, au vert... jusqu'au blanc, couleur du sable. Les bateaux semblent posés sur le fond au petit matin.

Merci Madame et Monsieur les perturbateurs de programme pour cette escale ''forcée''

Entre 2 avis de houle, nous avons eu des conditions de navigation idéales pour rallier Barbuda puis Saint Barthélémy.
On avait beaucoup lu sur Barbuda. Peu de navigateurs poussent sur cette route en dehors des lignes classiques pour St Martin et St Barth.
Nous n'étions qu'une poignée de bateaux de voyage: 6 dont 5 pavillons tricolores (tiens, tiens, serions-nous une nation anti-sentiers battus ?)

Nous avons été émerveillés par cette île sauvage à la plage déserte. Nous naviguons à nouveau dans 4/5 mètres d'eau d'un bleu encore différent. Si certain(e)s arrêtent leurs décomptes à 50 nuances, on peut vous garantir que dans les cyans il y en a beaucoup plus !!

On nous avait parlé de LA particularité de la plage de Barbuda. Nous avions écouté sans trop vraiment y croire ou du moins en estimant, qu'un peu comme pour le rayon vert, il devait falloir une bonne conjoncture lumineuse pour voir ces fameux reflets...roses.
Oui vous avez bien lu !!
Pour vous prouver que l'on n'a ni fumé la mangrove, ni abusé de boissons alcoolisées pendant nos escales forcées, la preuve en images.
C'est SPLENDIDE !!






Nous aurions pu rester des jours dans ce paradis. C'était sans compter sur la famille à sang bleu: Mademoiselle Houle Denordouest, la petite soeur.
À priori, elle a nettement moins d'humour que sa frangine.

Ti'Amaraa !
On va te trouver un meilleur mouillage.
Pour ce faire, que dirais tu de revêtir ton Parasailor pour 60 miles de nav au portant vers St Barthélémy ?
6h30 le soleil se lève, la lune est encore là.





On glisse à plus de 6 noeuds par 4 Beauford à 180.
On fait route avec un Oyster 56 pieds... sans voile de portant. La lutte est serrée.
Notre caravane sur l'eau avec son cerf-volant orange lui colle au dent comme un caramel mou.Hihihiii !!!
Petit mais costaud !!!
Notre Parasailor après ses un an de repos fait à nouveau des merveilles.

On la kiffe notre vie !!


17 janvier 2016

Gwada vs À priori

Nous avions fini l'article précédent sous des trombes d'eau. La Gwada nous a fait mentir ce n'est pas une diva capricieuse juste une île à découvrir autrement.

Nous sommes allés de surprise en surprise lors de cette escale.
Nous étions arrivés avec certains ''à priori''...



La météo justement , on s'attendait à une dizaine humide, les hauteurs de l'île bloquant les nuages, la réputation d'île arrosée avait précédé notre arrivée. Nous avons eu un temps magnifique. Des journées belles et chaudes avec un ciel bleu immaculé. De notre emplacement à la marina, nous avons eu quasi tous les jours un panorama sur Basse Terre version carte postale. Aucun nuage accroché au point culminant des Petites Antilles: La Soufrière (1467 m), et lors des balades terrestres nous avons tutoyé la Belle.


À priori 0 / Gwada 1 
Non il ne fait pas que pleuvoir 

Autre idée reçue l'accueil.
On nous l'annonçait bien moins sympathique qu'en Martinique.
L' année dernière, nos passages éclairs à Deshaies et à Anse à la barque ne nous ont pas permis d'avoir un avis personnel objectif.

Première surprise la marina :
Notre Lagoon 39 est lové avec l'aide de 2 marineros tout sourire dans une jolie place sur le quai d'honneur (on n'en demandait pas tant) pour moins de 30€ la nuit pour 10 nuits: eau, électricité, WiFi compris.
Du jamais vu en Caraïbes !!!


A Grenade par exemple, nous avons payé un peu plus de 60€ la nuit: eau, électricité facturés en plus. Et on vous grâce de l'antipathie du gars de service. Bref... 
À la Capitainerie, à la supérette, dans les commerces de la marina les sourires sont en devanture.
À priori 0 / Gwada 2

Nous avons aussi eu la chance de découvrir la Guadeloupe autrement, celle vue et conseillée par des expatriés aimant leur vie tropicale.
Grâce à nos copains d'Horizons (Lagoon 420 rencontré en octobre dernier à Tobago), installés ici pendant plusieurs années avant de continuer leur route à bord de leur beau cata, nous avons été introduits dans le Club BDG: Les Belges de Guadeloupe. Un groupe éclectique de personnes de tous âges et de tous parcours. Inutile de faire jouer l'arbre généalogique du Cap pour remonter aux branches des Ardennes (et oui il y a du sang belge par chez nous), nous sommes immédiatement accueillis et invités à partager des soirées et même leur barbecue plage de nouvelle année. Un grand merci Nathalie et Michel pour tout !! Et merci les BDG pour vos sourires et tous ces bons moments!!


On ne pensait pas créer de lien sur cette île. Tout au plus faire une escale mi-technique mi-touristique.
Nous avons aussi été scotchés par le nombre de messages et visites à quai de lecteurs anonymes guadeloupéens. Cela fait chaud au coeur de vous voir, de connaître vos histoires et d'entendre vos encouragements.
Désolés pour ceux que l'on a raté.

Un grand Merci pour toutes ces belles rencontres !
À priori 0 / Gwada 3

Quant au port, on s'attendait à l'agitation et au bruit. Installés de surcroît sur le quai d'honneur, face au bar restaurant ''Red Sails'', on avait préparé les bouchons d'oreilles pour espérer dormir. 
Que neni !!! L' ambiance est calme. La musique diffusée pendant les horaires d'ouverture est bonne et pas très forte. S'en est même très agréable. 
Il y a assez peu de passage au pied du bateau. Protégés des curieux par nos toiles de soleil,  nous ne souffrons à aucun moment du manque d'intimité.
Les oiseaux sont nos compagnons quotidiens. Ils surveillent nos petits déjeuners installés sur les filières dans l'espoir de récupérer quelques miettes. Un couple a même flashé sur Léon (notre bonsaï) et vient s'y reposer régulièrement dès que l'on est dans les coques.


C'est certes mignons mais pas top pour l'état de notre pont... Ça tombe bien on avait prévu un nettoyage complet avec notre Karcher. On attendra tout de même le dernier jour ;))
Donc encore une fois sur le bruit et les nuisances de la vie au port
À priori 0 / Gwada 4

Encore un gros à priori: Pointe à Pitre. 
Une mauvaise image est véhiculée par cette capitale: sale, mal fréquentée, sans grand intérêt touristique.
N'écoutant (comme d'habitude) que nos envies, nous avons entrepris sa visite en vélo un matin.
En partant de la marina, il faut traverser le quartier malfamé appelé Carénage. On ressent bien une ambiance louche entre drogue et squats, mais aucune menace à nos encontres.



Bien sûr, il ne nous viendrait pas à l'idée de faire la même sortie by night. Enfin pas plus que dans les mêmes dits quartiers de métropole.
Arrivés à Pointe à Pitre, nous sommes immédiatement envoûtés par les effluves des marchés aux épices, aux fleurs, aux fruits et légumes. Les couleurs rayonnent sous le soleil. 




C'est la période du Carnaval, boutiques et merceries exposent de sublimes madras et dentelles.


La ville est propre et secure. Commerçants, agents de police en patrouille...tous y vont de leurs sourires et de leurs petits mots gentils. Il faut bien dire que nos 2 montures pliantes (bfold 7) sont des ambassadeurs de poids. On ne passe pas inaperçus. Il semble qu'il n'y en ait peu par ici malgré les grandes enseignes de sport (Décathlon, City Sport...). Alors, on intrigue, on amuse...Et ça crée du contact.


Nous avons pu explorer toute la ville. En vélo, c'est vraiment idéal pour se faufiler dans le dédale des ruelles à sens unique quelquefois embouteillées par des livraisons.
Tous les quartiers ne sont pas dans
le même état. Il est évident qu'une partie de la population est dans la précarité.








Le décalage est surtout frappant lorsque l'on arrive sur le célèbre mémorial ACTe dédié à la mémoire de l'esclavage: un édifice de 7 800 m2 sous une emprise de 1,2 ha, certes beau, mais niché au coeur des logements sociaux et autres maisons délabrées. 83 millions d'euros ont été engloutis pour conduire ce projet. L'idée est noble, l'oeuvre est belle.


Controverses, polémiques et discussions sont balayées par les défenseurs du concept par l'argument touristique. Ce bâtiment doit permettre de renforcer l'attrait touristique de la Guadeloupe. Sur ce point, nous ne pouvons valider car à 15€ l'entrée par personne, nous avons passé notre chemin. Le côté pharaonique et mercantile nous dérange un brin.
Cela dit Pointe à Pitre et le mémorial valent le coup d'oeil et de pédale.
À priori 0 / Gwada 5

Les seuls ''à priori '' toujours validés sont ceux relatifs à la vie en marina. Partir faire son footing matinal d'un saut de passerelle, traîner sous la douche...  chaude, se balader jusqu'à tard sans se soucier de son mouillage ou son annexe, se faire un ciné habillés et chaussés en mode ville (waouuu plus de 2 ans que l'on n'avait pas vu une salle !)...
Que du bonheur pendant cette dizaine de jours !!!



Ti'Amaraa et son équipage n'ont pas vocation pour autant à finir attachés à un quai mais ça fait du bien après plus d'un an de vie au mouillage.

Les compteurs sont arrêtés la Gwada a gagné !
Cette île recèle de belles surprises qu'il faut aller dénicher.
Et l'on n'a pas parlé des plages, du parc naturel de Basse Terre, de la Pointe Vigie, sa côte au vent, des petits ports de plaisance...








L'histoire de Ti'Amaraa avec cette île n'en est pas finie. Notre boucle nord Caraïbe reprend dès lundi en nous amenant à la découverte des mouillages de sa réserve Cousteau.
De jolis snorkelling en perspective.
Nous repasserons aussi fin février/début Mars. Notre copine Mily nous attend sur ses terres Saintoises.
Encore de beaux moments à venir...

Nous ne serions jamais partis en voyage autour du monde si l'on s'en était tenu aux ''à priori''. Cette escale nous a confirmé encore une fois qu'il vaut la peine d'être curieux.

6 janvier 2016

Un balcon sur les terres

Elle est en dehors des routes ''classiques'', de la plupart des circuits touristiques.
Et pourtant elle vaut le détour.

Connue de tous au moins de nom grâce à une belle mélodie de Mr Voulzy, Marie Galante s'est offerte à nous aux premières heures de cette nouvelle année.


Partis de Dominique , il nous fallait une conjoncture météo qui allie un vent présent sans être trop fort, avec un bon angle pour ne pas l'avoir trop dans le pif et une houle raisonnable. Ce n'est pas si évident à dénicher à cette période.
Nous sortons en effet de la quinzaine appelée Christmas winds. Des vents à plus 30/40 noeuds balayent souvent la Caraïbe en décembre. Pour la 2ème année, nous n'avons pas été épargnés. Il a fallu le jouer serré pour traverser.
Ces fameux vents forts et rafaleux ont pendant plus de 10 jours levé l'océan générant une grosse houle dans les chenaux. Des bulletins météo d'alerte ont été émis par le Crossag tous ces derniers jours.
Pour le chenal Martinique/Dominique, nous avions choisi de nous lancer le premier jour de ''calme'': ''plus que'' 2m de houle annoncés et un vent à 20/25 nds. Ça passe. Ça passe bien. Yes!!!

L' escale à la Dominique tant à Batali Beach qu'à Portsmouth nous aura permis de retrouver nos marques et nos connaissances locales: Roger & Marcella du Sunset Beach Club, Albert notre boyboat préféré.
Nous y célébrerons une St Sylvestre mémorable à 6 équipages: 14 à bord de Ti'Amaraa (une première !)... de 11 mois à xx ans, de Normandie, D'Allemagne...bref une fine équipe qui a dansé et chanté jusqu'au bout de l'année.

Le 2 janvier, la fenêtre météo est là. On range les guirlandes et les flûtes à champagne. Le vent (qui resouffle fort depuis 2 jours) semble vouloir nous offrir le bon angle pour atteindre Marie Galante. Toujours 2m de houle au programme, pas grave... On commence à avoir l'habitude.
Nous avons vécu une belle et rapide nav avec un alizé de 15/20 nds à 50/60 degrés de notre route. La houle est bien là, bien de travers, mais Ti'Amaraa gère, l'équipage aussi. On file à plus de 6,5 nds. On avale les 25 nm en moins de 4 heures. Ça, c'est fait !

On se pose à l'anse Canot. Le guide nautique précise que c'est le plus beau mouillage du coin mais qu'il peut vite être rouleur et intenable.


Nous ne resterons que quelques heures. Le cadre est certes beau: plage, eau limpide turquoise, cocotiers... La carte postale Antilles. Mais effectivement, un petit train de houle balaye la zone. Loin d'être invivable, nous le jugeons tout de même suffisamment inconfortable pour décider ne pas y passer la nuit. De plus, un énième sursaut de vent est prévu pour la nuit. Alors pas envie de jouer aux roulés boulés dans la cabine.
Nous ne sommes pas punis en nous ''rabattant'' sur la baie de Saint Louis plus au sud et mieux protégée. Nos jupes se transforment alors en point de vue magnifique: un panorama sur la Desirade, la Guadeloupe et les Saintes aux derniers rayons du soleil. Nous restons assis de longues minutes à regarder sans parler les lueurs des villes percer peu à peu l'obscurité naissante. Nous avons vraiment l'impression d'être des privilégiés en direct de notre balcon sur les terres.
Marie Galante nous aura agréablement surpris côté mer.



Côté terre ou plutôt côté route, nous sommes partis à sa découverte en mode easyriders...enfin on s'enflamme pas: juste en scooter 100cm3...Mais à donfff !!


Sur le débarcadère de Saint Louis, MagAuto nous a confié son bolide pour 26€ la journée. Cool !!! Depuis que nous sommes en voyage, nous n'avions pas encore eu le plaisir de nous adonner à notre ex-plaisir terrestre. Nos casques embarqués sous un lit depuis 20 mois ont repris du service.
Yes !!!


Le réseau routier principal ''à la française '' est nickel. L'île est relativement plate. Tant mieux car à la moindre côte, on sent bien les limites de notre monture. Les chevaux sont asthmatiques. On a pitié et on se demande si l'on ne va pas finir la grimpette à pied.
Le réseau secondaire se résume souvent à des chemins de terre. Si nous aurions eu des scrupules pour le bas de caisse d'une voiture, avec notre scooty on se faufile entre les trous et la végétation. On ne s'interdit rien. On virevolte partout.


À deux, c'est vraiment le moyen idéal pour visiter Marie Galante. L'île couvre environ la surface d'un cercle de 15 km de diamètre alors autant dire que l'on a écumé presque tous les recoins de ce caillou surprenant. 

La côte sous le vent (ouest) et ses belles plages désertes protégées du dictat hôtelier bétonné 




La côte nord et est (au vent) escarpée, sauvage mais malheureusement encore entachée par les sargasses dans certains recoins



L'intérieur de l'île où agriculture et authenticité ne font qu'un







L'histoire: les anciennes sucreries ''sucrotes'' et les célèbres moulins, emblème de l'île 







Sans oublier les distilleries. Les Marie-galantais affirme que leur rhum est le meilleur du monde. Nous n'avons pas visité toutes les distilleries, ni tout goûter... Elles ne sont en effet ouverte au public que jusqu'au 13h. Alors pour la dégustation du breuvage à 59 degrés dès 10h, on joue forfait. C'est pas tout ça mais y a de la route ;)).
Ceci dit ce n'est pas la marais-chaussée qui stresse par ici. Pas un radar, pas un képi en bord de route. Ici on roule sans casque et sans trop de règles. Vive la France by MG !
D'ailleurs notre valeureux scooty était dépourvu de plaque d'immatriculation... Les VTT électriques eux oui...
Cherchez l'erreur ;))


Pour revenir au Rhum, nous avons été assez surpris par la qualité et l'originalité du rhum Bielle, en particulier celui issu des cannes grises (ancienne variété de canne à sucre provenant de la Barbade).
L' équipe est souriante et passionnante d'information. Arrivés à 11h45, on a pu (enfin!) tester l'élixir local.




Nous voulions démarrer l'année en douceur en amoureux dans une escale hors du temps, déconnectés des réseaux internet et sociaux. Cette perle discrète nous l'a offert.

À présent, nous faisons route vers la ville, la capitale... Pointe à Pitre où une place au port nous attend pour 10 jours.
Encore une première! En un an Caraïbe , nous n'avons fait escale en marina que 3 fois: Ste Lucie, Trinidad, Grenade et jamais plus de 2 ou 3 jours. Ti'Amaraa est autonome à souhait pour nous permettre de vivre principalement au mouillage.

À nous les petites maintenances nécessitant eau (froide et chaude !!) et électricité à gogo, les nettoyages (sellerie, coussins ...)
Attention ! On n'est pas des bêtes... un peu de tourisme est aussi au programme.
À notre arrivée la Gwada est en mode diva, cachée derrière son rideau... d'eau. 
Espérons qu'elle se détende ces prochains jours.