11 mars 2016

J'ai épousé Mac Guyver

Cherchez plus les filles, il est à bord :))

S'il y a un système perfectible sur notre Lagoon, c'est la jauge de niveau d'eau douce.

Il est vrai que par définition un bateau ça bouge, ça bouge...donc le flotteur aussi...et l'affichage aussi.
Résultat, sur l'écran de contrôle, notre capacité d'eau saute par crans d'un quart de cuve. À 150 litres le jump, cela fait tout de même une sacrée incertitude sur la mesure. In fine, ils auraient même pu simplifier en ne proposant que deux niveaux: plein et vide. On/Off, basique, quoi ?!

Ce qui devait arriver, arriva... 
Faisant trop confiance à l'affichage, et n'ayant pas envie de démonter le bouchon pour vérifier chaque matin, nous avons vécu la panne sèche subite caractérisée par le bruit de la pompe qui tourne dans le vide...alors qu'officiellement, il nous restait encore plus de 150 litres !!
Bien sûr tout cela à l'heure de la douche les yeux pleins de savon pour Madame souris.
Quant aux yeux de Monsieur, ils se rapprochaient plutôt de ceux d'un touareg arrivant avec sa caravane  et découvrant le fond du puits pleins de cailloux.
La pompe hurlait, la Cap hurlait et le Cap hurlait aussi fort que les chameaux.

Trop, c'est trop !

Il n'en a pas fallu plus pour que les neurones inventives du Cap entrent en action.
L'idée d'adjoindre un compteur d'eau nous a effleuré. Cela permettrait de suivre notre consommation.
Oui mais, quid des entrées via le dessal ?
En voyage, on n'a finalement rarement le plein. On ''fait'' de l'eau au fur et à mesure en fonction du niveau, du taux d'ensoleillement (pour passer avec les panneaux solaires), de l'état du bassin dans lequel on se trouve (près des ports, dessal impossible !).
Donc, on part sur quelle base pour les calculs ?
Sachant que l'on ne consomme pas que de l'eau, que Vénus est alignée avec Jupiter, que l'âge de la Capitaine doit être systématiquement divisée par deux...Euh... Alors... C'est à dire...
Purée ça me file autant le bourdon que d'écouter la Compagnie Créole chanter du Barbara.
Exit le compteur ce n'est pas la solution pour nous.

Avec l'assistance de la fée du jour : Madame la Physique , mon Mac Guyver a concocté, avec les moyens du bord, une jauge simple, claire, précise, qui ne tombera jamais en panne, elle !
À ce moment précis, chers lecteurs je vois vos yeux qui brillent d'impatience... 
Et bien moi, j'aurais plus les miens qui piquent.
Yes !!! J'adore mon Capitaine !!!

Messieurs, si vous avez ce problème, lisez la suite et vous verrez comment redonner un regard étincelant à votre seconde.

Dans la configuration du Lagoon 39, le groupe d'eau est situé dans un placard de la cabine avant tribord.
Déjà, le Cap l'a déplacé pour faciliter sa maintenance.
Ensuite, une vanne a été intercalée entre l'arrivée de la cuve d'eau et la pompe.(c'est quand même plus pratique pour la démonter ) 
Mais, le secret tiens dans un té de jonction et un petit tube cristal bouché à son extrémité par un fond de stylo bic percé d'un trou d'un mm (prise d'air oblige).
Rouge, le bic...très important :))



Ajusté sur la cloison de l'autre côté du réservoir, et hop l'eau monte et indique le niveau.
Il est pas fort mon Capitaine ?? À côté le père Guyver et son couteau suisse c'est de la gnognotte.

Comble du confort et de la finition,  le tube a été fixé sur une goulotte en plastique blanche surlaquelle un ruban à Led blanc illumine à la demande votre indication.
Waouuu !!
Je revis !!! Merci mon chéri !!
J'ai les yeux qui piquent mais c'est l'émotion.



Presque deux ans que l'on suppute sur notre volume restant, sur le volume effectivement produit par le dessal. Finis les calculs, je pose un je retiens trois.
Hihaaaaa !!! Ça y est je réentends la Compagnie Créole zooker.

À présent,  1 cm représente environ 9 litres d'eau. Quart, demi, trois-quarts sont des hauteurs mesurables . Tout simplement !!
Merci professeurs de Physique en blouses blanches avec vos béchers et vos tuyaux. 

Il y a quelques années je m'extasiais devant des choses finalement bien futiles.
Si on m'avait dit qu'une vanne, un té, un bout de tuyau, et un bic rouge me réjouiraient autant... 
Souvent on rigole avec les autres secondes, l'une rêve de nouveaux panneaux solaires, l'autre d'un nouveau évaporateur de frigo, une autre d'un télémètre...
Pour moi, ce sera un niveau lumineux !!
Vous voyez les filles...ça vous change la vie,  le bateau :-))

5 mars 2016

Les Saintes

Dans la catégorie petite île authentique qui tente de préserver son identité tout en conjuguant le tourisme au présent, nous n'avions jusqu'à présent trouvé que Saint Barthélémy.
Les Saintes et en particulier Terre de Haut viennent se rajouter à la courte liste.
On sent immédiatement que la vie coule tranquillement ici.





La journée, en saison, l'animation est assurée par les vacanciers de passage sillonnant le petit terrain de jeu en scooters ou voitures électriques.
Le soir, lorsque la dernière navette repart du débarcadère, l'ambiance du bourg passe en mode village. Le niveau de décibels chute. Tout le monde se connaît, se parle. Les plus âgés sont assis près de leur devanture colorée pendant que les enfants jouent et font du vélo dans les rues.
Si en journée, ils vous semblent froids et distants.
Détrompez-vous !
Restez quelques soirées et vous verrez.
Terre de Haut respire la quiétude et la convivialité des villages de vacances de nos souvenirs d'enfance.

Pour découvrir ses perles intérieures, nous avons sorti nos vélos.
''L' île n'est pas grande. On devrait y arriver.''
''Ça a l'air de grimper''
''Go ! On est de dingues !''



Effectivement ça monte, ça monte, ça n'en finit pas de monter!
Soyons honnêtes, on n'a pas tout fait sur deux roues. Malgré les vitesses de nos bfold 7, on a souvent fini les côtes à pied...pour mieux s'éclater dans les descentes !
Les Saintes en vélo, 2 allures: à pied en montant et à fond en descendant... Cool !!!

Notre coup de coeur: la plage de Rodrigue.


Non pas parceque nos copains Mily & Xav y vivent, mais parceque c'est pour nous la plus belle, la plus sauvage et la plus authentique. Elle est en dehors des circuits classiques des scooters. En y arrivant doucement en vélo (et voui ça grimpe, on ne peut pas y arriver vite), on a vraiment l'impression d'être au bout d'un monde. 

Les autres sites ont tous leurs charmes et leurs décors: le pain de sucre, la plage Crawen, la baie de Pompierre. Voyageurs, il faut absolument faire un stop par ici de quelques jours soit sur bouées pour 10€ la nuit, soit sur ancre dans des zones un peu plus éloignées. 






Bien que ce soit une des attractions ''phare'' et par conséquent la ruée des bipèdes motorisés à nuques rouges, nous avons cédé à la visite du célèbre Fort Napoléon et son parc. Nous avons bien fait !!!


De salles en salles, on parcourt l'histoire des ces îles des amérindiens à aujourd'hui en passant par la terrible Bataille franco-anglaise des Saintes.
De nombreux aspects écologiques sont aussi mis en avant dans les expositions: la gestion de l'eau douce, les cactées en voie de disparition, présentation de la faune et la flore sous marine...
Tableaux, maquettes, gravures... Tout est mis en oeuvre pour satisfaire la curiosité des petits comme des grands.

Aux Saintes, la mer invite à la baignade par sa clarté et à la balade en annexe d'anse en anse, comme à l'ilet à cabrits par exemple.
La descente à terre sur cet ilet désert offre un moment de calme et une balade originale et anachronique entre les ruines du fort Josephine et celles d'une ancienne discothèque.



Mais qui a pu un jour autoriser l'implantation d'une boîte dans ce petit paradis ? Ceci dit ils pouvaient s'en donner à coeur joie point de vue décibels sans perturber les voisins.
Nous avons parcouru le chemin pavé accompagnés par les seules âmes locales : les petites chèvres emblématiques mignonnes et farouches.
Cabrits, Iguanes, Pélicans... Ce fût un plaisir de les regarder évoluer librement dans cette belle nature.



Cette escale nous aura permis de recroiser nos amis de Nina laissés en novembre dernier à Grenade.
Merci les amis pour le détour fait pour nous faire un bisou. Ce fut du haut débit. Tellement de choses à se raconter ! Trop court mais trop bon ! À bientôt sous d'autres cieux.

À terre, Xav et Mily installés depuis de nombreux mois, nous ont réservé un accueil chaleureux et passionnant.
Si vous passez par Terre de Haut, allez découvrir les créations gustatives et artistiques de Xav en sa qualité de chef au restaurant les Petits Saints. Cela faisait de nombreuses années que nous n'avions pas aussi finement et savamment mangé.
Bravo Xav' !
À bientôt les zamoureux !!

Et lorsque l'on dit qu'il n'y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas. Nos Nemesys préférés nous ont fait la surprise de leur arrivée aux Saintes. 
Allez on vous laisse notre bouée, on file.
À la revoyure... Parceque l'on a décidé de ne plus se dire aurevoir car on sait que nos bateaux vont faire en sorte de se retrouver ;-)

C'est ainsi après une belle escale remplie de bonnes ondes de chaleur humaine que Ti'Amaraa a repris sa route.


Nous recoupons notre trace ''boucle nord'' dans la baie de Portsmouth en Dominique. Nous redéposons notre ancre à l'endroit même où nous avons célébré la nouvelle année.
Cela sent la fin de l'exploration de l'arc antillais...
Cap à l'ouest dans quelques mois après avoir profité de nos guests qui sont en plein dans leurs valises ;)) et fait quelques nouvelles customisations sur notre cata.
Mais chuuut.... Patience. 

3 mars 2016

Au fil de l'eau

C'est des Saintes que nous reprenons le fil de notre récit sur et sous l'eau.

Que s'est il passé depuis le dernier article à St Kitts ?

Des navigations...  pas toutes rigolotes, des paysages différents, des émotions subaquatiques, des retrouvailles et des aurevoirs avec les copains.


Reprenons,
Après  St Kitts, nous avons fait une courte escale à Montserrat. Si la navigation au près (à 40 degrés du vent) a été agréable,  le mouillage à Rendez-vous Bay le fut moins. Houle et ressac ont accompagné notre courte nuit. Le lendemain, la météo annonce une dégradation pour les prochains jours. Alors, on lève le camp, direction la Guadeloupe pour être à l'abri ''sous son vent''.

Nous descendons lentement au moteur le long de la côte de Montserrat pour découvrir par la mer, son célèbre volcan, sa zone d'exclusion et son ex-capitale Plymouth. C'est l'odeur âcre du soufre qui nous reçoit en premier. Le volcan ne dévoilera pas son sommet enrobé dans les fumées.




Plymouth est une vision apocalyptique entre décor de fin du monde et sanctuaire à ciel ouvert figé dans les cendres.




Tous les deux nous ressentons une gêne, un malaise à observer et imaginer les foudres qui se sont abattues ici. Nous longeons cette côte mortifiée en silence. Une nouvelle fois cela nous interpelle sur la puissance de notre chère Terre et la faiblesse des Hommes.


D'ailleurs la houle océanique partage notre réflexion philosophique est nous réserve pour le reste de la journée une navigation sud Montserrat / Malendure version fête foraine ambiance montagnes russes.

Ti'Amaraa avance plutôt pas mal. Nestor, notre pilote, s'active en suivant sa consigne de 40 degrés du vent. On avance, on avance... Et on est tout de même bien contents d'arriver au mouillage de la Réserve Cousteau pour une petite semaine d'escale.

Comme nous nous l'étions promis,  cette semaine sera subaquatique. À nous, les plongées avec le Club des ilets (maisonnette rose).
L 'équipe dynamique et hyper sympathique de Jaco Nadal installée sur la plage nous a organisé un super programme à un prix très raisonnable.
Nous avons pu admirer les richesses flore et faune de cette fameuse réserve. Elles resteront parmi nos plus belles plongées Caraïbe: La plus grosse murène verte, le Franjack notre plus belle épave.
Seul hic... notre caméra Gopro s'y est tellement plu qu'elle a décidé de nous quitter et de rester quelquepart par une quarantaine de mètres de fond sur l'épave du Gustavia. Grrrrr...
Voyons le bon côté des choses, nous allons en avoir une autre avec une meilleure définition pour vous envoyer de plus jolies cartes postales sur notre Vimeo.com.
Oui mais grrrrr tout de même... 

Le stop en Gwada nous aura aussi permis de revoir nos copains installés sur l'île (voir article Gwada vs À priori et les BDG).
Quel plaisir de pouvoir passer une journée entre rigolades et baignades. Et lorsqu'en plus il y a des bougies à souffler, c'est top. Encore bon anniversaire Laurent !!

Une fois de plus, il est temps de se dire aurevoir. En bateau, les liens sont plus rapides et souvent beaucoup plus courts qu'à terre mais ça ne change rien à l'intensité des instants vécus.

Dans cette boucle Nord, nous avons laissé sur notre route l'Ami François sur son Jonathan accompagné de Jef et sa belle AquaVitae, la petite famille sur Oleo en route pour le Groenland, Nath et Michel D'Horizons, Florence et Vincent sur Sugarpalm, la famille Nemesys et nos Amis Cataja à St Barth...
C'est ainsi. Rien ne dit que l'on ne se recroisera pas un jour...
La route continue avec son lot de surprises, de rencontres et de retrouvailles aussi.

Pour nous, il est temps de profiter des Saintes. Après plusieurs rdv manqués faute de temps ou de conditions météo, nous n'avions pas encore pu y faire escale. Cette fois-ci le Canal des Saintes est clément. Nous traversons en douceur et installons notre catamaran sur bouée non loin de la maison du Docteur, remarquable par son architecture.