30 septembre 2017

En terre inconnue

Nous avons emprunté le titre à cette célèbre émission française où des stars étaient parachutées dans des contrées reculées pour vivre avec les civilisations locales.

Nous ne sommes pas des people. Il n'y a pas de caméra... Mais dès que l'on sort du circuit touristique ''standard'' des San Blas, on se retrouve bel et bien en terre inconnue.

Loin des cartes, des codes et des formalismes dits modernes, nous atterrissons dans une autre dimension. Celle où le temps donne l'impression de s'égrener plus lentement qu'ailleurs, comme si le lieu était traversé par un fuseau horaire parallèle.
La nuit venue, nos oreilles bourdonnent d'un silence si dense qu'il amplifie l'évasion de nos pensées. 

Enchantés par leur premier passage, Marie et Christophe d' Eclectik 2, nous ont donné rdv à Cambonbia. Grâce à leur espagnol (bien meilleur que le nôtre) , nous avons vécu tous les 4 en immersion avec une famille d'indiens Kuna.
Depuis de nombreuses années, Ocaciano, son épouse Carmelina et leurs enfants vivent sur ce bout de sable. Leurs huttes regroupées dans un coin comme pour ne pas déranger la nature par leur présence.



Entre poules, chiens et cochons, nous avons appris nos premiers mots de dialecte local avec l'impression d'être chacun l'indien  de l'autre. Il y a de la gaieté dans l'air.
Au delà des images cartes postales de ces îles bordées de sable blanc et de cocotiers, ceux sont ces échanges qui remplissent notre album à la rubrique '' touchés au cœur ''.

Certes, les relations s'amorcent en achetant un peu de poisson au père de famille ou un Wuni à sa fille. Mais n'est ce pas le minimum pour nous qui faisons une incursion dans leur quotidien.

Wuni, créations traditionnelles des femmes Kuna
Elles les portent aux bras et aux jambes 


Le courant de sympathie s'installe lentement avec une pudeur et une retenue proportionnelle à nos différences.
Nous serons invités à partager leur table et nous régalerons de leur centollo (crabe local) accompagné de riz coco.
Ils adoreront notre vin blanc et nos glaçons.



Cina, animal domestique et comestible... 




À bord d'Eclectik 2, ils testeront le lendemain nos ceviche et pâtes bolognaise... Mouai... Décidément ils préfèrent le vin et les meringues 😉



À bord de Ti'Amaraa, si les gâteaux et le thé (archi sucré) ont eu un peu plus la côte, c'est la télé qui les a scotché.
Nous avons été un peu décontenancés lorsqu'ils nous ont demandé si on pouvait l'allumer...
Moment anthologique où leur silence et leurs yeux émerveillés nous ont embrasé le cœur.
Leur plaisir est tangible...






Comme lorsque l'on quitte une salle de cinéma, nous sentons qu'ils ont adoré l'évasion mais il est l'heure de revenir à leur quotidien sur leur île.



Ce n'est pas leur vie.
Ce n'est pas la nôtre.
Avec chacun notre conception, nous vivons librement.

Les humains savent trouver un chemin lorsque l'envie est là, uniquement portés par la connivence et la générosité. 

L'espace d'une escale nous avons donné un sens à notre sentiment d'être des citoyens du monde. 

Nous reviendrons à Cambonbia. ❤️

14 septembre 2017

San Blas... Prêts, Partez !

6h00 nous sommes prêts à lever l'ancre pour partir explorer les San Blas... Faux départ. C'était le 7 juillet et Zeus en avait décidé autrement.

Il aura fallu un peu plus de 2 mois pour boucler toute la partie administrative et financière permettant l'envoi du matériel du rechange. Certes, le mois d'août n'a pas facilité les choses. Cependant, nous pouvons décerner sans hésiter le bonnet d'âne aux banques françaises. À croire qu'il est plus facile d'envoyer une sonde sur Mars que son propre argent au Panamá. Entre la banque de l'assureur et la nôtre, elles nous auront fait perdre 1 mois d' aller retour incompréhensibles de fonds.
Bref...

6h00 nous sommes prêts à lever l'ancre pour partir explorer les San Blas... Nous sommes le 13 septembre.
Nous mettons à profit les 10 jours nécessaires à l'envoi du matériel de remplacement pour nous mettre au vert, ou plutôt au bleu loin des tergiversations bureaucratiques.

À l'ancienne, sans pilote, sans sondeur ni données de vent, nous voilà en route pour ces îles dont on rêve depuis de nombreuses années.
L'une des photos de mouillage aux San Blas du célèbre voilier tourdumondiste Banik est restée longtemps notre fond d'écran dans notre vie de terriens. Nous allons tutoyé une des escales mythiques de notre voyage.

En 7 heures sans un souffle d'air, nos vaillants moteurs nous ont mené à destination depuis Linton Bay. Zeus a tout de même été de nouveau de la partie. Et un p'tit orage pour la route.
Vent, pluie, éclairs au large... C'est de saison.
Décidément, on se les sera gagné ces San Blas.

Il est 13 heures lorsque nous pointons nos étraves devant la passe qui mène au premier mouillage choisi (sur les conseils des copains d'Eclectik 2. merci). Normalement, c'est le timing idéal pour discerner le chenal bordé de patates de corail et de récifs. Enfin, en théorie. En pratique, le ciel est très voilé. Gris de chez gris.
- Pour le soleil au zénith faudra repasser M'sieur D'me

Peu importe, aidé par les cartes du coin (scannées en kap) via opencpn sur notre smartphone et sur notre PC de bord, nous nous présentons lentement. Attention de l'équipage +++
Les esprits sont un peu tendus au passage du goulet entre les îles. On sort la sonde manuelle (merci les Karacool pour le prêt). Un peu moins de 2 mètres d'eau...Ça passe.

Nous déposons notre ancre dans plus de 10 mètres d'eau au milieu d'une jolie piscine bleue où de petits îlots/cocotiers délimitent le terrain de jeu.
Superbe
Point GPS : 9°32.762'N 78°53.805'O

Dès le lendemain matin, lorsque Monsieur Soleil se lève, le charme opère. Les dégradés de bleus sur les coraux alentours. Le camaïeu de vert des palmes de cocotiers. Nous dévorons tout du regard tant nous avons attendu ces panoramas.

Les premiers contacts avec les indiens Kuna sont cordiaux et non intrusifs. Langoustes, poissons nous sont proposés à des tarifs bien plus raisonnables que dans les Caraïbes.

Le soir venu, alors que nous savourons notre plaisir assis sur les jupes arrières à contempler les bancs de poissons argentés s'agiter dans le halo lumineux de nos spots sous marins, une invitée surprise vient prendre part à nos rêveries. Une élégante raie léopard nous offrira la beauté et la légèreté de son ballet entre nos coques.
Magique.

Nous y sommes.
Les "wacances" commencent bien.

Ps : Le réseau internet mobile est faible d'où le peu de photos. Nous nous rattraperons plus tard. En attendant, vous pouvez en voir quelques unes sur la page Facebook : Le voyage de Ti'Amaraa ou sur Instagram ti_amaraa.