22 octobre 2017

Holà Naza


Vous ne connaissez pas Naza ?


Commençons par les présentations.
Débarqué en 1814 dans le petit port de Portobelo avec son lot de légende, c'est THE star du coin.
Non, il ne joue pas au foot.
Non, il n'est pas coutumier de la une de la presse people.
Et pourtant, il déplace les foules.
Oui, Naza a un incroyable talent. 😉
Les caméras des télévision sont braquées sur lui à chaque apparition, d'autant plus qu'il ne sort pas souvent de son palais. 
Une fois par an. 
Et cette année, nous y étions
Holà Naza 🤗




Des milliers de croyants affluent des 4 coins d'Amérique latine pour participer à cet événement, en mémoire de ce 21 octobre 1821 où la population de Portobelo a été la seule épargnée par une grave épidémie de choléra qui sévissait dans tout l'isthme de Panama.
Le pouvoir de cette statut du Christ de Nazareño avait déjà ses premiers followers. Il n'en fallait pas plus pour faire le lien et lui faire porter la paternité de ce nouveau miracle.
Le mythe de Naza était né.
#cristonegro il deviendra.

Mais au fait, pourquoi Cristo Negro ?
Cette représentation d'1,50m de haut drapé d'une grande robe lie de vin n'a aucun trait caractéristique de négritude.
La légende raconte que le bois, et le masque de métal auraient noirci avec le temps et sous l'action des nombreux cierges des pèlerins venant le prier toute l'année dans son repère qu'est l'église de Portobelo. 
Aussi en 1945, pour remercier Naza d'avoir fait cesser la 2ème guerre mondiale (quand on vous dit qu'il a du talent), les USA envoyèrent un contingent de militaires pour la célébration annuelle. Ceux sont eux qui l'auraient baptisé Cristo Negro.
Entre légendes et religions, la frontière est subtile.

C'est ainsi que chaque 21 octobre , cette bourgade calme accueille des dizaines de milliers de visiteurs mi-pelerins, mi-curieux (comme nous).
Certains finissent même les derniers mètres en rampant ou à genou jusqu'à atteindre l'église où il est, dès la veille, sorti de son retable vitré et exposé en pleine nef. 


Mini Naza personnel porté sur la
tête toute la journée 
Pas certains qu'il soit totalement
consentant 😉

L'affluence est bluffante. La ville est métamorphosée. Des marchants du temple vendent effigies et autres bougies à l'image de la vedette du jour. De nombreux kiosques barbecue et buvettes ont pris rang au bord de la rue principale.
Petit à petit, on sent que la mayonnaise de l'ambiance prend. La journée et la nuit vont être longues.



Une petite coupe avant la procession 
En petit, en affiche, en vrai
Il est partout !! 


Il est 20h, les cloches carillonnent. Un feu d'artifice illumine le ciel panaméen. La procession commence et le temps s'arrête.

Un autre mini Naza sur le chemin 

Naza sort faire le tour de la ville porté par des dizaines d'hommes qui oscillent entre ferveur et épuisement, harrassé par le lourd fardeau.



''Le convoi exceptionnel'' est précédé par un groupe de pénitents. De tous âges, ils ont choisi de faire le chemin en rampant, à genou, en se roulant par terre... Le tout suivi par un partenaire qui régulièrement leur fait couler de la cire de cierges brûlante sur leurs dos nus. Une impression  étrange pour nous, spectateurs. Nous ne sommes toutefois pas loin du show. Cela fait partie du folklore.
Pour certains si la brigade de l'exagération passait, ils prendraient perpéte. 🤣





En revanche, à l'approche de Naza illuminé par des dizaines de cierges, portés par le rythme répétitif de la fanfare, l'assistance est comme hypnotisée par le mouvement chaloupé du cortège. 
En mémoire de son arrivée par la mer, Naza danse. La lueur des flammes se reflètent dans ses yeux billes de verre. L'effet est étrange. 
Pour la petite histoire, à la conception, le pauvre bougre a été doté d'un défaut de parallélisme oculaire... D'où ce regard biaisé. 
La modernité made in China étant passé par là aussi, 2 spots à Led bien dissimulés participent à l'éclairage du regard. 😉
Derrière lui des milliers de personnes vont suivre la procession d’action de grâce, vêtus de violet pour la plupart en scandant des Viva Naza !! De 7 à 77 ans la ferveur est perceptible. Le silence s'impose pour nous, spectateurs. Il y a du recueillement dans l'air.



Les services de police, pompiers et sécurité civile encadrent la foule. 
Agoraphobes, passez votre chemin. C'est vraiment impressionnant mais ça vaut le détour. 

N'imaginez pas une bondieuserie... Le cortège longe les buvettes et barbecues. La frontière entre le païen et le religieux se mesure en mètre linéaire de chorizo ou de canette de bière locale. 


Y mucho más 👍

La foi ça creuse

No comment 😉

À minuit, quand la vedette rejoint son église, les tenues violettes sont déposées en offrande sur le parvis sous les éclats d'un nouveau feu d'artifice déclarant ouvertes les festivités. 



Musique, mini casino ambulants et glacières fournies... Tout est en place pour s'amuser jusqu'au bout de la nuit.



Les forces de l'ordre sont plus que jamais déployées pour éviter le moindre débordement.

Mirador de surveillance occupé H24

Le radio ponton que l'on déteste déconseillait fortement la participation à cet événement. 
Au final, la désinformation fonctionne. 
Le mouillage était quasi désert. Les 4 bateaux français que nous étions, ont eu tout le loisir de profiter (sans les embouteillages et la foule) des festivités sans jamais ressentir une once d'insécurité. 
Bien sûr, nous n'avons pas tenté le diable en nous éternisant à l'heure où les degrés alcooliques peuvent faire dégénérer les bons moments. 
C'est pas tout ça mais Naza est aussi le Saint Patron des voleurs.

À 6h le lendemain matin, lorsque nous nous réveillons à bord de Ti'Amaraa, la musique bat toujours son plein à terre. 
Nous levons l'ancre vers d'autres horizons laissant aux employés de voirie et aux administrés de l'église San Felipe à leur autre chemin de croix... celui de nettoyage et du rangement. 

Candidats au voyage, à vos agendas :
21 octobre à Panamá 👍
Vous ne le regretterez pas. 

19 octobre 2017

Au fil de l'eau

Nous y voilà...
Un peu plus de trois mois après notre rencontre avec Zeus, 
Un peu plus de trois mois à piétiner dans nos tongs,
Un peu plus de trois mois à user le soleil pour faire avancer notre ''dossier'', comme ils disent.
C'est aujourd'hui que l'on appuie sur le touche Play pour sortir du mode Pause dans lequel ce foudroiement nous avait coincé.

Rdv pour le prochain épisode

Comme beaucoup d'étapes et d'embûches que nous avons eues dans notre vie terrienne et depuis notre départ, nous avons toujours essayé d'appliquer la philosophie : un mal pour un bien.

Oh, on ne vous cache pas qu'à certains moments alors que l'on frôlait la zone de compétence raréfiée chez nos interlocuteurs, on avait du mal à se projeter dans un avenir au nominal.
Et pourtant, nous y sommes.
Demain nous levons l'ancre avec un Ti'Amaraa en version 2.0 débarrassé de ses instruments carbonisés.

Nouveau pilote entre autre... 

La navigation sera courte mais notre plaisir n'en est pas moins grand.

Au programme des prochains jours:
- la célèbre fête du Christ Noir de Portobelo accompagné des bateaux copains 

Promis on vous raconte... 

- le retour dans les San Blas avec un sondeur, un pilote... qui maaaarchent. Alléluia !! 


- la découverte de ses îles pour nos guests, qui préparent leurs valises. On vous attend. 

Tic Tac... Ça approche 

- les retrouvailles avec les autres copains en route pour nous rejoindre. La team Pacific se structure. À suivre.... ⛵⛵⛵⛵

Un seul mot... Hâte
Peu importe les tracas et les contrariétés, nous avons pleinement conscience que nous sommes des privilégiés.
Certes, cela ne tombe pas tout cuit. Il faut beaucoup d'énergie pour changer l'ordre d'une vie bien établie.... Notre meilleure décision 👍

2 octobre 2017

Vidéo

Nous avons trouvé le ❤️ des San Blas
Il est
Ou en suivant le lien :
https://vimeo.com/236480674